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   NEMO RAJAT
   nulle part mais surtout hors du monde.

AGE › 32 ans. DATE ET LIEU DE NAISSANCE › né un 9 décembre à Asurde, Inde. NATIONALITÉ › parents américains. ÉTAT CIVIL › célibataire. OCCUPATION › ex-voyant, pierceur, clown. a été en formation pour devenir tatoueur. actuellement aide-soignant. GROUPE › seagull.

⚓ raise the sail.

   

Depuis quand vivez-vous sur St Mary's ? Deux mois.
   Pourquoi vivez-vous sur l'île ? Il a fallu que son père échoue sur un lit d'hôpital dans cet île. Cancer qui traine de la patte mais a déjà prévenu d'avance qu'il tuerait. La famille est une des valeurs fondamentales de Nemo - peut être est-ce parce qu'il n'en a vraiment pas beaucoup de connue - et il était donc impossible qu'il continue à papillonner sans être avec son père pendant ses derniers jours.
   Appréciez-vous votre quotidien ici ? Nemo est un voyageur. Un type chez qui l'appel du large est une constance. Donc, non, l'idée même d'avoir un quotidien à vrai dire le rend malade. Il devrait être en bagnole ou en moto, il devrait être en train de marcher paumé quelque part et avoir trop chaud, en train de prédire l'avenir à des touristes ou des croyants pour grapiller les sous de son déjeuner. Il devrait économiser pour une roulotte et pas payer les soins de son père qui va de toute façon mourir avec ou sans. Mais tant pis, c'est comme ça. Le sens du devoir de Nemo n'existe qu'en fonction de sa famille donc autant s'y appliquer à ce niveau là. Et puis, son père est l'avant dernier de sa famille qui reste au monde. Il faut bien célébrer et veiller les lentes décadences.
   Quelle est votre place parmi les habitants ? Nemo est encore assez inconnu. Il n'est pour l'instant que le fils venu accompagner son père sur ses derniers mois, et l'aide soignant plutôt gentil bien que complètement étrange/à la masse. Quant à savoir quelle sera la réaction des habitants en apprenant au fur et à mesure ses étranges croyances, anciens métiers, son histoire fantasque, en apprenant à le connaître réellement en somme, impossible. Sans doute sera-t-il mal regardé des vieux bien pensants et adoré des autres fantasques, gens ouverts et grands lecteurs de bouquins.
   Quels lieux aimez-vous fréquenter ? Tout ce qui fait partie du paysage - le moulin, le phare, Land's End et Bar Point. Le centre équestre également. Un des rêves de Nemo est de s'acheter un cheval et de voyager avec comme dans les westerns.

   

   ⚓ shores of lunacy.
   

Dans la vile ville Asurde, 40° à l'ombre et les couleurs qui saturent, un enfant de plus dans le monde, profondément aimé par des irresponsables. Un enfant qui fait tâche rigolote dès sa naissance, avec sa peau toute blanche parmi les sublimes corps café. Pourquoi Nemo, pas parce que personne, enfin si peut être mais surtout pour le capitaine. On pourrait mettre en flash des images du corps maculé de Nemo à la naissance, le premier né Rajat puisque son père change de nom en changeant sa religion pour celle hindouiste - changement demandant des sacrifices radicaux. Peau nue - peau couverte de dessins, de symboles. Nemo adulte et ses deux soleils sur les pectoraux, son "FE" à la base du cou, sa tête de taureau au milieu du torse, ses trois lignes rouges encerclant ses deux avant bras, etc, etc...Nemo qui ne fait encore que la taille du mollet de sa mère quand ses parents l'embarquent dans l'avion et partent vivre avec lui au Venezuela.
Nemo n'a jamais été vacciné. Là-bas, ils vivent tous les trois à la sauvage, dans un bidonville, à parler de croyances, à être toujours le plus possible au contact des gens et de leur culture - assis à même la terre sèche, rouge, des bijoux partout, gris-gris, portes bonheur. Il y a surtout du mystique chez les Rajat. Les parents déjà légèrement allumés élèvent un fils complètement hors du monde, hors de la culture occidentale. Nemo connaît la musique par les peuples qu'il a rencontrés qui chantent sans cesse, n'écoute son premier cd qu'à seize ans, quand la petite famille s'installe aux Etats Unis. Retour pour les parents, découverte pour le môme qui est écrasé par le poids des devantures de magasin qui s'entassent, des chaussures systématiquement vissées aux pieds des gens, les regards qui ne se croisent pas, le métro, la lumière artificielle. New York sacré contraste, mais il n'y a pas le choix: la mère Rajat a chopé une saloperie incompréhensible, ça la tue à petit feu, il lui faut le meilleur hôpital possible. Le père Rajat perd sa foi mystique dès qu'il s'agit de la survie de la deuxième partie de lui.
Elle ne survit pas.
Les grandes plaines, les réserves natives américaines - tout ça semble beaucoup plus adapté à Nemo et ses crises de panique face à la trop grande ville, à l'idée d'aller à l'école pour la première fois de sa vie. Ce n'est pas un illettré, non. Il parle même couramment trois langues, anglais, espagnol et hindi. C'est le plus curieux des mômes, fasciné par les différentes cultures. Il emmagasine tout comme une boîte immense, biscornue et colorée. Il sait lire mais n'aime pas le contact des bouquins. Il faut que ça bouge toujours, il faut parler et surtout observer les gens être dans leur quotidien. Son amour, sa nécessité du voyage qui se déclenchera plus tard naît surtout là. Sans le renier ou le repousser, son père est assez distant, silencieux, enfermé dans les petits boulots qu'il se trouve. Finalement, ce qui l'intéressait dans le fait de faire un enfant, c'était de le faire à deux. Alors Nemo se débrouille, apprends sur le tas, entre en formation dans une boutique de tatouage et piercing et y reste assez longtemps, pierçant tout un tas de parties humaines, se fascinant pour les différents motifs que les gens décident de se mettre sur la peau, se faisant faire les premiers siens (les trois lignes rouges sur ses deux avant bras, quelque chose de guerrier pour évoquer la survie et le mouvement perpétuel pour retourner toujours à un foyer intérieur).
Vingt et un an, c'est l'alarme du départ.
Et parce que ça fait longtemps que ça le démange, Nemo retourne en Amérique du Sud, Venezuela en premier. Il s'improvise clown parce que les clowns le fascinent et qu'il aime voir les différents sourires des gens - si vous allez chez lui vous pourrez éventuellement voir les tonnes de carnets qu'il possède, tous différents, tous remplis de croquis ou de dessins étranges, pas mal d'entre eux représentant différents sourires marquant qu'il a croisés, édentés ou non.
En Argentine, il tombe complètement par hasard sur un cousin, qu'il reconnaît à ses traits assez proches des siens et à son nom, le nom étrange d'avant changement de sa mère. Ezechiel avait des parents plutôt mystiques aussi, mais côté catholique, et lui fait son stage de médecine à Buenos Aires pour devenir généraliste. Nemo le ramène à Santa Barbara où Lewis - le père Rajat - répare des toits. C'est un choc pour lui parce que c'est la première fois qu'il rencontre quelqu'un de la famille de toute sa vie. Pour Lewis aussi c'est un choc, qui le rapproche à nouveau de son fils alors qu'il avait oublié toute notion de famille. Quelque chose se recolle. La complicité entre Nemo et Ezechiel, qui ricanent comme des cancres de fond de classe sur les manières bizarres de leurs parents et leurs propres prénoms, est immense. Certes Ezechiel est beaucoup plus terre à terre que Nemo, ne serait-ce que dans sa profession, mais ça ne l'empêche pas d'avoir un grain sans en avoir l'air et de passer des heures avec son cousin dès qu'il le peut. S'il arrive une merde à l'un, l'autre donnera tout ce qu'il a pour l'aider. Et cette vérité prend effet à peine quelques heures après leur première rencontre. Ils ont vingt cinq ans.
Nemo réussi à louer une roulotte qu'il ne possédera qu'un temps, mais assez pour la trimballer dans toute l'Inde, pour y être voyant avec la conviction et la foi nécessaire, pour prédire des choses vraies et parfois se tromper. Paradoxalement c'est le pays de son père, le pays de sa naissance. Il s'y sent blanc mais bien. Il fait tatouer FE à la base de sa gorge, l'énorme tête de taureau sur son torse. Ses cheveux sont longs, ses yeux entourés de noir, sa poitrine couverte de colliers divers.
Il retourne aux Etats Unis à trente et un an pour rentrer en formation chez un tatoueur qu'il aime particulièrement. A partir de ce moment là c'est la débandade niveau tatouage, il en couvre ses bras comme s'il s'était écrit frénétiquement dessus. Entre temps, il a vendu quelques uns de ses dessins sur le marché de l'art totalement par hasard, a amassé une bonne dose de carnets remplis ou non et d'instruments, d'objets de pleins de cultures différentes. C'est un garçon qui a beaucoup de choses à raconter. Le manque d'argent interrompt néanmoins sa formation et il se met à faire pleins de petits boulots pour économiser peu à peu. Il vit en Nouvelle-Orléans et c'est la merde, on se remet encore de Katrina. C'est donc très lent, mais il ne se plaint pas. Il s'apprête à accepter un boulot de conteur quand le téléphone sonne, lui qui ne sonne jamais, et que la nouvelle tombe. Lewis Tenning, cinquante deux ans, est en train de mourir d'un cancer, phase terminale, St Mary's, Angleterre. Nemo fait ses bagages, prend l'avion, puis le bateau. Se rend malade en voyant qu'ils ont mis sur tous les formulaires administratifs, sur le bracelet en plastique attaché à son poignet rendu maigre, ce foutu nom de famille qui ne lui correspond plus depuis longtemps. Tenning, Tenning, Tenning. Début d'une nouvelle vie à un nouvel endroit où l'on ne considère administrativement parlant pas Nemo et Lewis comme étant de la même famille.
Nemo reprend les vieilles connaissances d'une ancienne formation faite au cas où. Enfile une blouse blanche. Nettoie la merde en attendant que ça passe, prenant son appartement minuscule mais bien rempli de bordel génial sous les vapeurs lourdes d'encens et d'herbe pour un abri anti fin du monde, un cocon, plutôt que pour une habitation - pour éviter de se rendre malade.

   

   ⚓ the great escape.
   PSEUDO/PRÉNOM › appo.
   PRÉSENTATION PERSONNELLE › Je suis vieux, je suis un garçon, je résiste jamais aux forums de Mariko pourtant dieu sait que j'ai pas le temps de faire une fiche de présentation en ce moment mais ce perso je l'ai dans la tête depuis si longtemps. A part ça, je fais du théâtre avec des rideaux, j'aime écrire sur les murs j'ai un chaton et j'apprends à jouer de la trompette. Je vais tout le temps à un endroit et quand j'y arrive j'oublie ce que j'allais y faire alors je fais autre chose, mine de rien c'est un super processus créatif.
   AVATAR › Devendra Banhart. Notez les sublimes avatars que je découpe comme un couillon de 2 ans sur Photofiltre.
   MOT DE LA FIN › I hate pears.

Spoiler:

WESH MARIKOTELETTE   
ce choix d'avatar, ma parole