FYROMOLAGARAI.

   AVA FAWKES
   quand tu ne te sens plus chatte et que tu deviens chienne, et qu'à l'appel du loup tu brises enfin tes chaînes.

AGE › dix-huit ans. DATE ET LIEU DE NAISSANCE › le 3 novembre, sur l'île. NATIONALITÉ › anglaise. ÉTAT CIVIL › célibataire. OCCUPATION › elle aide sa mère à faire du ménage dans l'hôtel, chose qu'elle déteste, elle préfère largement arnaquer les gens dans la rue avec un paquet de cartes. GROUPE › octopus.

⚓ raise the sail.
   

Depuis quand vivez-vous sur St Mary's ? Depuis toujours et Ava n’est certainement pas prête de quitter l’île, sauf si un jour elle gagne miraculeusement au loto.
Pourquoi vivez-vous sur l'île ? Parce que c’est ici que sa mère s’est faite embobiner par un homme volage, et c’est ici qu’il l’a laissé, enceinte et fauchée.
Appréciez-vous votre quotidien ici ? On peut dire une chose,  c’est qu’Ava aime la rue, le quartier, se promener là comme si c’était son royaume. Elle est née ici, elle a grandi ici et elle fait partie du décor de l’île, elle ne partirait pour rien au monde d’ici. Ava est en quelque sorte ici, et ça lui plaît. Il lui manque juste une moitié de cœur que  son père a embarqué en partant.
Quelle est votre place parmi les habitants ? Ava ne laisse personne s’approcher de trop près, personne pour poser leurs mains sur son cœur, personne pour atteindre la Reine. On aime son assurance, on envie sa répartie, on adore l’entendre rire à l’autre bout de la rue et parler bruyamment, mais on aime encore plus lorsqu’un imbécile ose l’approcher un peu trop, lorsqu’elle le remet à sa place et redeviens sauvage. Non, Ava n’est jamais sous une emprise quelconque, ou du moins jamais trop longtemps.
Quels lieux aimez-vous fréquenter ? Ava aime son quartier un peu chaud, elle aime aussi squatter le pub jusqu’à tard, des fois même jusqu’à la fermeture. Peut-être qu’elle fait trop midinette et qu’elle ne peut pas rester là-bas trop tard, mais Ava s’en fiche, elle montre à quiconque qu’elle est assez forte. Mais dans son temps libre, Ava aime aussi se rendre à la bibliothèque, emprunter un bon nombre de livres et les dévorer durant la nuit.
   

   ⚓ shores of lunacy.
   
   

« Où t’étais, Ava ? » Les joues rosies par le vent à l’extérieur, et par la tempête à l’intérieur d’elle aussi, Ava expire bruyamment, son dos encore appuyé contre la porte d’entrée du petit appartement misérable dans lequel elle vit. Dans lequel sa mère l’attend, les traits tirés par l’inquiétude. Elle a l’habitude de voir sa fille partir, s’en aller, toujours sur la défensive et fière à se promener dans le quartier comme s’il lui appartenait, mais ce n’est pas l’endroit rêvé pour grandir et aujourd’hui elle n’est pas venue à l’hôtel pour l’aider à faire le ménage. Pourtant ce matin elle le lui a promis Ava, et Ava elle s’en veut de ne pas avoir aidé sa mère, de courir après des rêves qui risquent de se casser la gueule les uns après les autres. « Ava ? » Bien sûr qu’elle est inquiète, elle ne comprend pas ce qui met Ava dans cet état, qui a l’air de la terroriser et qui occupe tout son temps. Tout ce qu’elle voit c’est sa fille qui semble avoir couru pendant des heures pour échapper à une de ses terreurs. Et plus les battements de son cœur se calme, plus Ava sent ses pensées s’emmêler, plus elle se demande ce qui la pousse encore à se retrouver dans ces situations délicates pour voir Rafael, pour voir cet étranger qui est pourtant du même sang qu’elle. Son frère. Le mot se dessine dans sa tête, tremblote faiblement et finit par s’évanouir. Il ne veut pas de sœur, ne veut pas d’elle et de ses airs de chat sauvage, il ne veut pas se mêler à la rue.

Elle tourne lentement la tête vers le visage inquiet de sa mère, veut enfin l’affronter, et elle s’approche d’un pas. Si son corps tremble, il n’en est rien lorsque ses doigts se mêlent aux siens et même son sourire à reprit des forces. « Mama. » Elle est sa priorité, après tout c’est elle qui a toujours calmé son cœur tumultueux, elle a comblé le vide de papa, le vide de frère, le vide de Rafael. Elle dépose un baiser sur sa joue, c’est pour lui dire que ça va sans oser le formuler, c’est utiliser la sûreté pour ne pas entendre sa voix trembler. Sa mère comprend, elle comprend toujours, et elle enlace simplement sa fille contre elle, caresse ses cheveux d’ébènes. « Tu as faim, tu veux manger ? » Ava passe sa langue sur ses lèvres un instant, elle n’a pas faim, elle a le ventre trop noué pour qu’elle puisse avaler quelque chose. Mais c’est toujours sa mère qui revient, elle a peur de l’inquiéter d’avantage. Ava relâche son étreinte, elle secoue négativement la tête et attrape déjà son téléphone, prête à envoyer un sms. Elle sait qu’il est trop tard, sinon elle serait repartie, peut-être pour aller à l’orphelinat. Pour y voir un visage familier, pour apaiser un peu son cœur.  Mais seulement quelques instants. « Ca va, j’ai mangé dehors. Désolée pour le ménage. »

Ava s’enfuit, regagne sa chambre pour ouvrir la fenêtre et se glisser à l’extérieur. Elle prend de la hauteur, agile et souple, elle gagne les toits aisément et s’assoit assez haut pour converser avec la lune, le temps d’une cigarette bien méritée. Elle actionne son briquet tout en fouillant le répertoire de son téléphone. Aucun numéro pour le garçon de l’orphelinat, celui dont le nom lui échappe parce que sa définition est une notion qu’elle ne comprend pas, elle renonce à le joindre. Elle ira demain. Peut-être. D’ici là Ava aura encore changé d’avis, elle est comme ça, d’ici là elle aura oublié la rancœur au fond d’elle, l’amertume envers Rafael et elle sera à nouveau à extorquer le premier venu dans la rue ou à se frotter trop près de Plume, assez pour attirer l’attention de son frère. Pour avoir le loisir de lui parler quelques secondes non négligeables, de sortir les griffes en prétendant ne pas vouloir le voir, et revenir à la case départ.

   ⚓ the great escape.
   PSEUDO/PRÉNOM › Anthea/Morgane.
   PRÉSENTATION PERSONNELLE › Je suis une personne très faible, bonjour.
   AVATAR › Kate Bogucharskaia.
   MOT DE LA FIN ›