St Mary's, Scilly Islands, Royaume-Uni

La brise glaciale vous saisit et vous parcourt entièrement, de ce vent qui emmêle les cheveux et rosit les joues. Debout sur le pont du ferry qui vous mène à St Mary's, vous contemplez le paysage qui s'offre à vous, avide de nouvelles aventures. Vous naviguez sur la mer agitée depuis quelques heures déjà, mais c'est un spectacle dont on ne se lasse pas. Au loin, vous apercevez le phare, indiquant l'approche de l'archipel. Peu à peu se dessinent les courbes de l'île, les falaises et les champs de fleurs, puis le port et sa jetée. Ce trajet procure toujours le même effet. Une espèce de boule au ventre, de grand frisson qui accompagne le premier pas sur le sol de l'île. Comme un mélange d'excitation et d'appréhension. En posant le pied sur la terre ferme, que ce soit une arrivée ou un retour, on accepte un nouveau départ. Et on avance, on marche vers l'inconnu, on progresse à l'aveugle, sans trop savoir où l'on va.
Sur le quai, les apostrophes fusent. C'est l'heure de l'accueil à bras ouverts, des retrouvailles et des embrassades sans fin. Les enfants du pays rentrent à la maison, accueillis par tous leurs proches. A côté d'eux, les visiteurs, les gens de passages, les inconnus qui ne le resteront certainement pas longtemps. Difficile de passer inaperçu dans un endroit comme St Mary's où toutes les familles se connaissent, de nom tout du moins. Bien loin des grandes métropoles de métal et de verre, c'est une véritable petite communauté, où règne une atmosphère bienveillante. On se salue dans les rues, on se promène le long de la plage en hiver, on se retrouve pour un chocolat chaud quand dehors, le vent fait rage. On prend le temps d'apprécier les gens et les choses, le temps de vivre. Et même quand le quotidien est loin d'être toujours rose, on essaye toujours de prendre les choses avec un certain optimisme, dans l'attente de voir ce que demain nous réserve.